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GÉODÉSIQUE d'une surface
Geodesic,
Geodätische
Courbe étudiée par Johann Bernoulli en
1897, et par Liouville en 1844 qui lui à donné son nom.
Du grec gê "terre" et daiein "partager, diviser". Autre nom (issu du vocabulaire de la navigation) : orthodromie, du grec orthos "droit" et dromos "course". |
Équation différentielle :
où
est le vecteur normal à la surface en M,
soit pour une surface paramétrée en (u, v) et une courbe paramétrée en t : . Ceci s'écrit, pour une surface z = f(x,
y),
avec u = x = t et v = y :
soit
(voir les notations).
. |
Les (lignes) géodésiques d'une surface, qui sont en quelque sorte les "droites" de cette surface, possèdent plusieurs définitions équivalentes :
DEF 1 (mécanique) : ce sont les trajectoires d'un point matériel se déplaçant sur la surface et soumis à la seule réaction normale ; on peut donc les réaliser physiquement en faisant rouler (côté concave) des petites billes sur la surface, en état d'apesanteur (avec pesanteur, ces lignes deviennent les lignes d'écoulement)
DEF 2 (mécanique) : ce sont les figures d'équilibre d'un fil pesant homogène inextensible placé sur la surface, en état d'apesanteur (avec pesanteur, ces figures deviennent les chaînettes)
DEF 3 : ce sont les courbes tracées sur la surface telles qu'en chaque point la normale principale à la courbe (si elle existe) coïncide avec la normale à la surface (autrement dit telles que le plan osculateur à la courbe contienne la normale à la surface ou encore que le plan rectifiant de la courbe soit le plan tangent à la surface).
DEF 4 : ce sont les courbes tracées sur la surface telles qu'en tout point la courbure normale de la courbe (c'est-à-dire la courbure de la section normale de la surface dans la direction de la tangente à la courbe) est égale en valeur absolue à la courbure de la courbe.
DEF 5 : ce sont les courbes tracées sur la surface à courbure géodésique nulle : de façon imagée, ce sont les trajectoires d'observateurs se déplaçant sur la surface en marchant droit devant eux, ou de petites voitures dont la direction est bloquée en position rectiligne.
Les géodésiques d'une surface sont des courbes dont la torsion géodésique est égale à la torsion : le cas général donne les pseudo-géodésiques.
En général, par tout point de la surface passe, dans une direction donnée, une géodésique et une seule, et par deux points au moins une géodésique (cette propriété est une généralisation des axiomes d'Euclide, mais pour une surface qui n'est pas isométrique au plan, tout est dans le "en général" !)
On démontre que tout arc joignant deux points de la surface, de longueur minimum, est une géodésique, mais il peut y avoir des géodésiques joignant deux points, de longueur non minimale (par exemple deux points d'une génératrice d'un cylindre de révolution sont aussi joints par une hélice circulaire, plus longue, qui est pourtant aussi une géodésique).
Par contre, pour tout point B assez voisin d'un point A de la surface, il existe une unique géodésique joignant A à B, réalisant forcément le minimum de la distance géodésique de A à B.
Exemples :
- les géodésiques
du plan sont les droites
- les géodésiques
de la sphère sont les grands cercles et sont aussi appelées
des orthodromies.
voir aussi www.dms.umontreal.ca/~terrierj/geodsursphere.html
- les géodésiques
d'un cylindre ou d'un cône, et plus généralement des
surfaces développables
sont les courbes qui se transforment en des droites quand on applique la
surface sur un plan ; pour le cylindre de révolution, ce sont les
hélices
circulaires (ou des cercles ou droites), et voir les géodésiques
du
cône
de révolution directement sur sa page.
- les géodésiques
du paraboloïde
de révolution, de l'ellipsoïde
de révolution, du
paraboloïde
hyperbolique, de la pseudo-sphère
sont sur leur page respective.
- les géodésiques
du tore donnent des calculs conduisant à des intégrales
elliptiques
- les méridiennes d'une
surface
de révolution en sont des géodésiques (mais pas
les parallèles, sauf celles dont le rayon est extrémal).
- les droites d'une surface
en sont des géodésiques (et ce sont les seules qui sont à
la fois des géodésiques et des asymptotiques).
- une géodésique d'une
surface est plane si et seulement si c'en est une ligne
de courbure ; c'est alors la section de la surface par un plan qui
contient en chaque point la normale à la surface ; par exemple,
la section d'une surface par un plan de symétrie est une géodésique.
- les développées
d'une courbe gauche sont des géodésiques de la surface
polaire de la courbe.
Pour une surface
de révolution :,
les géodésiques ont pour équation cylindrique : ([gray]
p. 577), mais le théorème de Clairaut suivant
permet de mieux les caractériser :
excepté dans le cas des méridiennes, les géodésiques d'une surface de révolution sont les courbes telles que le produit de la distance à l'axe d'un point M de la courbe avec le cosinus de l'angle entre la courbe et la parallèle passant par M est constant, soit . Autrement dit, si l'on reporte une longueur égale à sur la tangente, la projection horizontale du segment a une longueur constante (donc plus on s'éloigne de l'axe, plus ça monte). Voir par exemple les remarquables géodésiques de la poire de Tannery. |
Voir aussi les courbes
brachistochrones, les plus courtes en temps, les cercles
géodésiques, à courbure géodésique
constante, et les pseudo-géodésiques,
courbes dont le plan osculateur fait un angle fixé avec le plan
tangent (angle droit dans le cas des géodésiques).
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© Robert FERRÉOL 2018