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SPIRALE LOGARITHMIQUE
Equiangular
spiral, logarithmische Spirale
Courbe étudiée par Descartes et Toricelli
en 1638, puis par Jacques Bernoulli (1654-1705).
Autres noms : spirale équiangle, spirale de Bernoulli, spira mirabilis ; le nom "spirale logarithmique" a été donné par Varignon. Jacques Bernoulli a fait graver une spirale logarithmique sur sa tombe dans la cathédrale de Bâle, avec l’épigraphe : eadem mutata resurgo, "déplacée (mutata), je réapparais (resurgo) à l'identique (eadem)". Cependant, le graveur a tracé une spirale d'Archimède... |
Équation polaire : ,
k étant la cotangente de l'angle
tangentiel polaire constant : .
Paramétrisation complexe : . Courbe transcendante. Abscisse curviligne et équation intrinsèque 2 : , s étant comptée à partir du point asymptote O. Rayon de courbure : . Équation intrinsèque 1 : . Équation intrinsèque 2 : (avec ). Équation podaire : . |
La spirale logarithmique peut être définie
comme
- courbe dont l'angle tangentiel polaire reste
constant (non droit)
- courbe dont la courbure est inversement
proportionnelle à l’abscisse curviligne
- courbe dont le rayon de courbure
est proportionnel (et supérieur) au rayon vecteur (
avec l > 1)
Les spirales logarithmiques de
centre O sont donc les trajectoires
sous l'angle.
du faisceau des droites issues de O.
On peut aussi définir la spirale logarithmique de façon cinématique comme trajectoire d'un point M se déplaçant sur une droite passant par O avec une vitesse proportionnelle à OM, cette droite tournant elle-même uniformément autour de O ; ou encore comme courbe en coordonnées polaires telle que lorsque l'angle polaire croit de façon arithmétique, le rayon vecteur croit de façon géométrique.
La spirale logarithmique est aussi la projection stéréographique de pôle sud des loxodromies des sphères de centre O, faisant un angle avec les méridiens (puisque la projection stéréographique est une transformation conforme).
C'est enfin le développement plan d'une hélice d'un cône de révolution.
La spirale logarithmique présente une exceptionnelle stabilité vis à vis des transformations géométriques classiques :
- toute rotation de centre O d’angle de la spirale revient à une homothétie de même centre et de rapport , laquelle revient donc à l’identité si .
Rotation égale homothétie ! |
Homothétie égale identité ! |
- toute inversion de centre O
revient à une réflexion d'axe passant par O.
- sa développée
est une spirale logarithmique de même centre et de même angle (et
d'ailleurs la limite de la développée n-ième
de toute courbe est une spirale logarithmique).
- ses caustiques par réflexion ou par diffraction, la source lumineuse étant en O sont des spirales logarithmiques.
- l'engrenage conjugué d'un engrenage en spirale logarithmique est une spirale logarithmique isométrique.
- la barycentrique d'une spirale logarithmique est une spirale logarithmique isométrique.
Lorsqu'on fait rouler une spirale logarithmique sur une droite, le point asymptote décrit une autre droite :
La spirale logarithmique est solution des trois problèmes de physique suivants :
1) La force centrée sur O
qui fait décrire à un point dans le vide une spirale logarithmique
est proportionnelle à 1/r3
(cette force est d'après la formule de Binet proportionnelle à
qui vaut ici ,
avec u = 1/r).
2) la courbe (dite brachistochrone)
qui minimise le temps de parcours d'un mobile se déplaçant
librement le long de cette courbe, cette courbe tournant à vitesse
constante autour d'un centre fixe O, dans le cas où le mobile
a une vitesse nulle lorsqu'il est en O, est une spirale lmogarithmique.
3) Le mouvement d’une particule de masse m1 de charge q lancée dans un champ magnétique uniforme d’intensité B avec une vitesse v0 perpendiculaire au champ est une spirale logarithmique avec et .
voir : perso.libertysurf.fr/hdehaan/mecanique/M6/M6_2/M6_2_cadre.htm
Si u est un nombre complexe non nul, la suite
géométrique de raison u
a ses points images situés sur une spirale logarithmique exacte,
de paramètre .
Ci-contre, avec u = 1+i/4. |
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De la même façon, toute suite de points
de coordonnées polaires
telle que les
sont en progression géométrique de raison a et les
en progression arithmétique de raison b décrit une
spirale logarithmique avec k = ln a / b.
Par exemple, sur la figure ci-contre ont été tracés les points de coordonnées polaires ((1,1)k ; (k+2l)p/n), en bleu si l est pair, en rouge sinon ; ces points sont situés en quinconces à l'intersection de cercles concentriques de rayons en progression géométrique et de droites concourantes ; mais ils sont aussi situés sur les spirales logarithmiques d'équation , d'où un joli effet. |
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Ici, les mêmes spirales, mais coloriées en triangles à la manière de cette mosaïque qui ornait une villa romaine à Corinthe au 2ème siècle après J.C. |
D'autre part, comme on le constatait sur les figures précédentes, les spirales et forment deux réseaux orthogonaux. |
Phyllotaxie
Les écailles des pommes de pin se développent suivant une spirale logarithmique telle que l'écart angulaire (par rapport au centre) entre deux écailles successives, est à peu près égal à l'angle d'or : où est le nombre d'or ; les écailles se rangent alors en spirales secondaires (ou parastiches) dont le nombre d'un certain type est toujours un nombre de Fibonacci ; ici, il y a 13 spirales rouges et 8 vertes. |
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Vue des points de coordonnées polaires
avec r = 1,005, situés sur la spirale ,
pour N allant de 0 à 100, simulant les écailles ;
l'angle noir reliant les deux premières écailles est donc
égal à l'angle d'or.
On voit apparaître spirales secondaires rouges et spirales secondaires vertes (ce qui modélise plutôt les fleurons du tournesol). Sur la figure où les écailles sont indiquées avec leur numéro d'apparition, on remarque que la k-ième spirale secondaire associée à est formée des points vérifiant N = k + un multiple de, pour k allant de 0 à ; par exemple, la première spirale rouge relie les écailles dont le numéro est multiple de 21. Les écailles de la k-ième spirale secondaire associée à sont situées sur la spirale logarithmique d'équation polaire où est l'entier le plus proche de , soit , vus les liens entre la suite de Fibonacci et le nombre d'or ( est l'angle polaire entre deux écailles successives d'une spirale secondaire). Nota : l'angle entre deux spirales rouge et verte qui
se croisent est constant mais n'est pas lié à l'angle d'or
comme on le voit parfois écrit, puisqu'il dépend de la valeur
de r !
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Si l'on augmente le rapport r à 1,02, ce
sont plutôt les 8 =
spirales rouges associées à
et les 13 =
spirales vertes associées à ,
qui sont visibles naturellement, comme pour la pomme de pin ; sur
la deuxième figure sont tracées les 34 =
spirales rouges associées à
et les 55 =
spirales vertes associées à ,
de nouveau avec r = 1,005.
Ces spirales secondaires associées aux nombres de Fibonacci apparaissent visuellement car les multiples fibonacciens de l'angle d'or se rapprochent de l'angle nul (voir wikipedia) : on voit bien sur la figure ci-dessus à droite, où les écailles sont indiquées avec leur numéro d'apparition, que les écailles fibonacciennes 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89 se rapprochent de l'axe des x (angle polaire nul). Voir par exemple ce site pour d'autres explications. Sur cette page, est expliquée la raison de l'optimalité du nombre d'or à partir des fractions continues et on pourra tester sur ce logiciel différents angles de rotation entre deux fleurons de tournesol et constater de visu que la disposition des fleurons est optimale dans le cas de l'angle d'or. |
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Si l'on considère une suite de droites concourantes
D1,
D2,
.... faisant chacune un angle
e avec
la suivante, et que, partant de M1
sur D1, on construit M2
sur D2 tel que l'angle entre D1
et M1M2
soit égal à ,
puis M3,
M4,
... de la même façon, les points Mn
ont des modules en progression géométrique de raison
et des arguments en progression arithmétique de raison e,
de sorte qu'ils se trouvent sur une spirale logarithmique avec
; on vérifie que
tend bien vers cot
quand
tend vers 0, de sorte que la spirale correspondant à tend
vers la spirale logarithmique avec k = cot .
ici, y = 100°, e = p/10. |
ici, y = 100°, e = p/50. |
REM : lorsque = 90°, on construit Mi+1 comme ayant Mi pour projeté orthogonal sur Di (attention, ne pas confondre avec la spirale de Théodore qui est une spirale d'Archimède approchée).
Une autre construction approchée consiste à
prendre des arcs de cercle d'angles constants et
de rayons en progression géométrique de raison ,
raccordés tangents.
Pour un très beau cas particulier, voir à
spirale
d'or. La spirale tracée sur un cône qui se projette en
une spirale logarithmique est l'hélice
conique.
Voir aussi la spirale de la tige en rotation et les courbes de poursuite mutuelle.
Plafond d'une salle du château de Pavlovsk à Saint Pétersbourg
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© Robert FERRÉOL 2019